ToutEduc le dimanche 09 décembre 2018.
L’an prochain à Tcheliabinsk sera lancée la première édition du festival d’éducation, sur le modèle de celui que les CEMEA organisent chaque année à Evreux et dont la 14ème édition s’est achevée ce samedi 8 décembre par la remise des prix du long métrage, des courts et moyens métrages, des films « jeunes public » et du jury jeunes. En 2019, un autre festival sera créé aux Comores, celui des Seychelles a connu sa première édition cette année, celui de Belgique en est à sa 3ème édition. Il faut aussi compter avec l’Uruguay, le Brésil, le Canada (à Calgary). Le festival a également essaimé dans tous les départements et territoires d’outre-mer (hors Saint-Pierre et Miquelon).
Les CEMEA de Russie ont été créés il y a 27 ans dans cette cité du sud de l’Oural, longtemps consacrée à l’industrie de l’armement et interdite aux visiteurs, soucieuse de s’ouvrir et « d’élargir son horizon culturel, « après une rencontre fortuite autour de la pédagogie Freinet comme le confie à ToutEduc Kislyakov Alexey, enseignant dans l’équivalent d’une ESPE. Pour eux, c’est l’occasion de bénéficier du travail de sélection conduit depuis 14 ans par l’équipe du festival d’Evreux et donc d’accueillir une filmographie internationale orientée éducation, au sens le plus large du terme. L’évènement sera aussi l’occasion de réunir des jeunes, des parents, des enseignants, l’administration académique, des journalistes, des blogueurs et l’ensemble des acteurs de l’éducation qui ont rarement l’occasion de travailler côte à côte. S’intéresse également au festival la fédération des associations familiales russe qui est en cours de création et qui veut monter un concours de films familiaux, ces films amateurs qui permettent de pénétrer dans la réalité quotidienne des intérieurs russes. Pour l’équipe française, ce sera également une ouverture sur une filmographie dont seuls quelques éléments parviennent dans l’hexagone.
« On espère en sortir grandies »
Quant au festival français, son succès va en s’amplifiant, estime son directeur, Christian Gautellier, par ailleurs en charge de la Communication et des Publications des CEMEA. C’est l’occasion pour Maya, Diane, Rofana, qui commencent leur stage de formation d’AES (accompagnant éducatif et social) à l’institut du développement social de Canteleu, « de comprendre par où sont passés » les personnages qu’elles vont rencontrer sur grand écran, et donc de percevoir la multiplicité des problématiques sociales. « Je n’aime pas trop le cinéma, mais on y va curieuses, on espère en sortir grandies », nous dit-elle devant sa responsable pédagogique qui sourit.
Mélanie Leblanc est enseignante au lycée Senghor d’Evreux dont les élèves de l’option audio-visuelle, comme chaque année, réalisent des interviews de professionnels du cinéma, des réalisateurs (réalisatrices) souvent, et travaillent, dit-elle, avec passion. « Ils sont fascinés. Plusieurs d’entre eux veulent en faire leur profession, écrire des scénarios, être cadreur, maquilleur… Certains sont très brillants et on a de belles surprises. »
C’est cette présence d’un public nombreux, ce qui n’est pas le cas de tous les festivals, ainsi que la qualité des conditions de projection et l’accueil qui leur est réservé qui explique l’intérêt des professionnel du cinéma pour celui d’Evreux, explique C. Gautellier et Jean-Pierre Carrier, qui participe au travail de sélection, énorme, des films ajoute parmi les critères de qualité, leur caractère innovant, la recherche de formes nouvelles…