20 ans…

23 novembre 2005, 3 décembre 2024, que de chemins parcourus par le Festival international du film d’éducation, depuis 20 ans… Le FIFE comme on l’appelle aujourd’hui. De quelques dizaines de films programmés lors de sa première édition, à près d’une centaine lors des dernières. D’une seule sélection de films, à 4 sélections rassemblant des longs métrages documentaires, des longs métrages de fiction, des courts et moyens métrages, et des films pour les jeunes publics. D’une programmation européenne à une programmation ancrée aujourd’hui sur les 5 continents.
D’une seule édition à Évreux, devenue compétitrice après quelques années, à plus d’une trentaine d’éditions dans toute la France et à l’international… Le festival n’a cessé d’essaimer, sous des formes diverses, le « festival en itinérance », le « festival hors les murs », rassemblant en 20 ans plus de 600 000 spectateurs, lors de près de 10 000 débats citoyens, avec la projection de plus de 1000 films ! Sans oublier la dynamique de partage et d’achats de droits collectifs, à travers des Prix « solidaires » et en appui sur une collection de plus d’une centaine de DVD, rassemblant 150 films environ.

20 ans de festival, ce sont de grands moments de cinéma avec de grands réalisateurs ou de grandes réalisatrices, déjà reconnus ou qui le sont devenus, parmi lesquels : Ramata-Toulaye Sy (Astel, 2022), Mohammad Rasoulof (Le Diable n’existe pas, 2021), Hirokazu Kore-Eda (Tel Père, Tel Fils, 2013), Nanni Moretti (Mia Madre, 2015), Céline Sciamma (Tomboy, 2013), Jeff Nichols (Mud, 2012), Myriam Verreault (Kuessipan, 2020), Claudia Huaiquimilla (Mis hermanos suenan despiertos, 2022), Stéphane Demoustier (Fille du calvaire, 2012)…

En 20 ans, le festival a diversifié ses publics, toujours en les faisant venir dans les salles de cinéma, mais aussi en allant les chercher, de plus en plus au cœur des lieux de vie de ceux-ci, dans les centres sociaux, les maisons familiales rurales, les hôpitaux et maisons de santé, les EHPAD, les prisons, en plein air, les classes… Avec toujours la même ambition : faire découvrir le cinéma, un cinéma porteur de sens, un cinéma qui fait grandir en culture et en citoyenneté, un cinéma qui ouvre sur le monde, un cinéma plein d’émotions… Il s’est entouré également de nombreuses actions d’éducation au cinéma pour et avec les jeunes, les mettant dans des dynamiques de production (web-reporters, critiques de cinéma, réalisateurs de courts métrages…).

Merci à toutes les actrices et acteurs, aux réalisatrices et réalisateurs, et leurs équipes artistiques et techniques, merci aux producteurs et aux distributeurs, pour toutes ces histoires de vie…
Merci aux deux membres fondateurs qui ont consolidé et fait perdurer ce festival tout au long de ces 20 années, La PJJ/ l’ENPJJ et les CEMÉA.
Merci à tous les partenaires du festival, véritables compagnons de route de ces 20 ans… Ces soutiens des collectivités publiques, des pouvoirs publics, des entreprises de l’économie sociale et solidaire sont essentiels. Malgré des situations économiques tendues, ce soutien à la culture ne doit pas diminuer, c’est un investissement pour une société solidaire, pour des relations humaines bienveillantes et respectueuses des droits humains, c’est un investissement déclencheur d’engagements, notamment des jeunes, « face aux défis que nous avons tous à relever, qui nous font tenir debout, qui nous empêchent de s’avachir dans le présent, et nous mobilisent avec le souci du futur ».
Passeurs d’avenir, les cinéastes…, passeurs d’éducation les centaines de militants et militantes des CEMÉA qui construisent chaque année le
festival !

Quand le cinéma parle d’éducation, il fait œuvre d’intérêt général, parce que le cinéma met chacun(e) en situation de regard sur le monde, sur l’autre, parce qu’il est voyage, exploration de frontières nouvelles ou différentes, parce qu’il ose montrer… Longue vie au cinéma et au… FIFE !

Christian Gautellier, Directeur du festival

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