Synopsis
Sara Shahverdi, 37 ans, motarde, propriétaire terrienne, ancienne sage-femme devenue militante citoyenne et récemment divorcée, vient de remporter une élection dans son village iranien reculé et tout le monde a une opinion à ce sujet.
A propos
Quelques mots du Jury autour du film et de leur récompense
« Le jury du LM documentaire a choisi à l’unanimité le film Cutting through Rocks de la réalisatrice Sara Khaki et du réalisateur Mohammadreza Eyni. Ce 1er film iranien raconte les tensions entre le poids des traditions et les aspirations à des transformations sociétales ; et combien la transmission, au risque de l’émancipation des femmes, est compliqué.
Le film nous donne à voir le portrait authentique de Sara femme engagée, inspirante et exemplaire. Elle ne veut rien lâcher tant dans les promesses qu’elle a faites pour son élection au conseil municipal que dans le projet d’éducation et d’émancipation ambitieux qu’elle défend pour les jeunes filles. Mais, s’autoriser à être libre peut-il commencer par une balade en moto ?
Sara porte une utopie qui va s’avérer difficilement atteignable dans un avenir proche parce qu’elle souhaite un changement rapide et spectaculaire. Elle vivra des désillusions brutales : un désenchantement militant, le harcèlement, le mépris et jusqu’à la remise en question de son identité.
Elle comprend alors que bouleverser des traditions impose de composer avec la religion, les croyances et des codes culturels. Que cela nécessite de la patience, du temps long et des petites victoires, pas à pas pour se projeter dans un avenir plus heureux pour les femmes. Le film avance dans un montage subtil de scènes qui se répondent en écho, tout comme les chemins de l’émancipation passent par des allers-retours.
Ce film lumineux nous a embarqués. Il nous laisse entrevoir des lueurs d’espoir malgré un contexte actuel de répression en Iran. Et au-delà de l’Iran, le film est un message universel dans lequel toutes les femmes et tous les hommes peuvent se projeter … et imaginer que les changements sont possibles et que « peut-être ça va aller ». »