Brother’s Keeper de Ferit Karahan

Memo (Nurullah Alaca) et Yusuf (Samet Yıldız)

Brother's Keeper - ©Diren_Düzgün

Sélectionné à la Berlinale plus tôt cette année, Brother’s Keeper me fait encore frissonner de froid et d’effroi. Le film fait sa première au Canada grâce à la programmation ambitieuse et exigeante du VIFF. À ne pas manquer!

Au cœur de la région montagneuse de l’Anatolie en Turquie, l’hiver glacial rend les conditions de vie hostiles dans un pensionnat pour jeunes Kurdes, ceci amplifié par une panne de chauffage et des enseignants autoritaires qui mènent les enfants à la baguette. Quand le petit Memo tombe malade à la suite d’une punition qui lui fait prendre une douche froide, son ami Yusuf lui vient en aide, alerte les adultes incrédules et le porte sous la neige tombante dans l’infirmerie glaciale sous équipée. Yusuf veille au grain et incarne un médiateur autodésigné entre une enfance maltraitée et un monde des adultes violent. Volontaire et humble, habité à la fois par la bonté et la détresse, il fait penser aux jeunes héros du cinéma d’Abbas Kiarostami.

La caméra à l’épaule, anthropomorphique, ajoute une tension dans le déroulement des évènements à mesure que l’état de Memo s’aggrave et nécessite un médecin qui ne peut venir en raison des conditions climatiques. Le cinéaste Ferit Karahan insuffle alors dans son œuvre un suspense intenable avec l’image d’un pensionnat enneigé, coupé du monde et replié sur lui-même, où règnent la peur et les mauvais traitements, laissant à la manœuvre des adultes insensibles et irresponsables.

Critique rédigée par Bruno Boez, membre du comité de sélection longs métrages du FIFE

(source : https://lepetitseptieme.ca/2021/10/02/viff-cest-parti-en-mode-hybride-et-on-vous-aide-a-faire-votre-selection/)

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