Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice le lundi 09 décembre 2024.

Le Festival international du film de l’éducation (FIFE), organisé par le réseau des CEMÉA, a fêté cette année ses vingt ans. Du 3 au 7 décembre 2024 à Evreux en Normandie, dans des salles du cinéma Pathé, le public a pu voir gratuitement près d’une centaine de films sous différentes formes : fiction, documentaire, animation, court, moyen ou long-métrage.

Mais qu’est-ce qu’un film d’éducation ? Ce sont des films qui “nous montrent, à partir d’une action, d’un événement ou d’une rencontre, des parcours de vie, choisis ou subis, des situations de transmission, d’initiation ou d’apprentissage, des périodes de rupture ou d’engagement, dans un cheminement qui transforme un ou des personnages et fait qu’ils ne sont plus tout à fait les mêmes à la fin”, peut-on lire dans le catalogue du festival. Une définition large qui concerne “l’enfance, l’adolescence, les mondes de la famille, du travail, de l’école, de l’insertion sociale et professionnelle, du handicap, du sport, des loisirs”, et permet d’aborder nombre de sujets.

Une programmation riche qui s’essaime

Pendant cinq jours se sont enchaînés des projections de films, des débats et des temps d’échange – Lilian Thuram était notamment présent le jeudi pour une rencontre citoyenne. Un espace de réalité virtuelle pour découvrir des œuvres a été mis en place, ainsi que des actions d’éducation au cinéma “avec et pour les jeunes”, avec notamment la création d’un blog par des lycéens qui contient des articles, des critiques de films, des interviews, des reportages.

Depuis 20 ans, l’événement s’est agrandi, multipliant et diversifiant sa programmation, aujourd’hui issue de tous les continents du monde. Et ses nombreuses ramifications touchent un public toujours plus grand. “Le festival n’a cessé d’essaimer, sous des formes diverses, le ‘festival en itinérance’, le ‘festival hors les murs’, rassemblant en vingt ans plus de 600 000 spectateurs, lors de près de 10 000 débats citoyens, avec la projection de plus de 1000 films !”, écrit dans son édito Christian Gautellier, directeur du festival.

Car le FIFE ne s’arrête pas après ces cinq jours. À l’issue de celui-ci, les films seront projetés en d’autres endroits partout en France, souvent accompagnés d’échanges animés par des membres des CEMÉA, que ce soit dans des EHPAD, des centres sociaux, des prisons, des maisons familiales et rurales, des hôpitaux et maisons de santé. Au-delà de l’émotion qu’ils suscitent, les films sont considérés comme une invitation à réfléchir, individuellement ou collectivement, à des enjeux sociétaux. Seront également bientôt proposés aux membres de la communauté éducative des dossiers pédagogiques pour les aider à animer des séances autour des films.

Une caisse de résonance d’enjeux sociétaux

“On reçoit environ 2 000 personnes par jour, ce qui fait un total d’environ 8 000 sur l’ensemble de l’édition”, indique Christian Gautellier. “Cette année, des gens d’Évreux viennent car ils sont intéressés par la programmation”, fait remarquer Franck Valeze, un des organisateurs. Les films présentés sont de haute qualité, partagent les deux hommes. Preuve en est que sur les films sélectionnés, certains sortiront en salle de cinéma (surtout des longs métrage).

“Des réalisateurs, dont les œuvres ont été montrées au festival, ont ensuite reçu la Palme d’or. Nous avons su percevoir le talent de réalisateurs prometteurs”, précise Franck Valeze. Et d’ajouter : “Avoir son court ou moyen métrage diffusé dans le festival est une occasion unique d’être montré car c’est très complexe d’être diffusé dans le réseau classique.” Le festival, qui gagne en notoriété chaque année, est ainsi la possibilité pour des réalisateurs de faire connaître leurs documentaires qui auraient autrement du mal à être vus. D’autant plus qu’ils continuent d’être visionnés à travers les “Échos”, les éditions décentralisées du festival, et les multiples autres projections.

Les enfants et adolescents étaient bien sûr conviés. Des classes de la région sont venues en groupe avec leurs professeurs. Le vendredi se déroulait une séance de projections dédiée aux enfants de maternelle. “C’est un enjeu culturel et citoyen, explique Solène Gastineau, une des responsables des Échos du FIFE en Occitanie. Les œuvres sont une porte d’entrée sur des sujets de société. Pour les 3-5 ans, à travers les films, nous abordons les thématiques de l’entraide, la solidarité, l’environnement, la découverte de l’altérité, etc.”

Le Palmarès

Le samedi 7 au soir, le palmarès de cette édition a été dévoilé lors de la cérémonie de clôture du festival. En voici les lauréats en fonction des catégories.

– Grand Prix du meilleur long métrage de fiction : Andrea Arnold pour Bird

– Grand Prix du meilleur long métrage documentaire : Atiye Zare Arandi pour Grand Me

– Prix du Jury Courts et moyens métrages : Nour Ben Salem et Julien Menanteau pour Palestine Islands

– Prix du Jury Jeunes et étudiants Courts et moyens métrages : Sacha Trilles pour Berthe is dead but it’s OK

– Le Jury Courts et moyens métrage a décerné également une mention au film Le dernier visiteur réalisé par Camille Ponsin

– Le jury Jeunes et étudiants, courts et moyens métrages a décerné également une mention spéciale au film Un trou dans la poitrine, réalisé par Alexandra Myotte et Jean Sébastien Hamel

A noter que plus d’une trentaine de films sont accessibles en ligne jusqu’au 31 décembre. Le lien ici.

 Le détail du palmarès de la 20e édition ici.

Le blog du festival tenu par les lycéens ici.

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