Dans une période marquée par la libération de la parole sur les faits de harcèlement et de sexisme, cette table-ronde interrogera concrètement les connaissances et l’action préventive à partir de témoignages, de recherches et d’une réalisation filmique inédite.
Dans cette table-ronde il sera question d’humanisme. Il sera question de ne pas accepter qu’on puisse malmener un être humain, garçon ou fille. Les valeurs éducatives exigent qu’on prête attention à la souffrance et au mal être: à l’école les valeurs du prendre soin sont aussi exigeantes que les valeurs savantes. Il sera question de penser qu’être doux est une attitude et une valeur qui font grandir l’humain en nous, fille ou garçon ou autre. C’est d’engagement collectif et individuel dont nous avons besoin, c’est du courage de prôner des valeurs humanistes dans l’accueil de l’autre, de sa parole, de son intégrité physique et psychique en classe comme ailleurs. La prévenance n’est pas un « concept mou » : elle reste un combat politique pour la non-violence, l’égalité et la solidarité. Ce combat concerne les femmes comme les hommes : par les violences sexistes les hommes se privent aussi de leurs possibles. Il se mène avec des victoires provisoires et des régressions, des dévouements et des découragements. Mais si le combat des doux est le combat de Sisyphe poussant sa pierre, il n’en reste pas moins le grand combat humain. Comme l’écrit Virginie Despentes : « Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes et pour les autres. Une révolution bien en marche. Une vision du monde, un choix ».
Pour voir ou revoir la conférence du jeudi 6 décembre : https://vimeo.com/309945752
Intervenantes
Lisa Azuelos est présidente de l’association Ensemble contre la gynophobie. Très engagée dans la lutte pour le droit des femmes, elle fut l’instigatrice en France du mouvement Bring back our girls et aux États-Unis de celui de Free the nipple. Elle a réalisé le film 14 millions de Cris condamnant les mariages forcés pour le 8 mars 2014. C’est à la suite de cette action qu’elle s’est aperçue qu’il manquait un mot dans la langue française : la gynophobie. Elle est également réalisatrice (Comme t’y es belle, LOL, Une Rencontre,...).
Olivia Gaillard a 17 ans quand elle écrit son témoignage sur le harcèlement scolaire, Les souffrances cachées (2015, Éditions Stellamaris). Un calvaire au quotidien qu’elle a subi pendant 4 ans. Aujourd’hui, elle participe à des conférences en apportant son expérience et son vécu. Elle organise également des formations pour la protection de l’enfance en compagnie de sa marraine Christelle qui l’accompagne dans son parcours contre ce combat.
Table ronde organisée par l’association Prévenance, en partenariat avec la CASDEN, la MGEN, la MAE et Canopé.